badaud, aude
nm et nf (ba-dô, dô-d' ; le d ne se lie pas : le badaud est.... dites : le ba-dô est.... l's se lie au pluriel : les badauds à l'entour, dites : les ba-dô-z à l'entour)
- Qui s'arrête à considérer tout ce qui lui semble nouveau. Les badauds de Paris, locution qui vient de ce que, à Paris comme dans les grandes villes, une foule s'amasse rapidement autour de quoi que ce soit.
Tu seras des badauds en passant adoré
. [Régnier, Satires]L'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux portier, De parler de la Chine Aux badauds du quartier
. [Béranger, Jean de Paris.]Et la vieille badaude, au fond de son quartier, Dans ses voisins badauds voit l'univers entier
. [Voltaire, Vanité]Un troisième, moine et seigneur, dont les paysans sont mainmortables, attendait un arrêt du conseil qui le mît en possession de tout le bien d'un badaud de Paris qui, ayant par inadvertance demeuré un an et un jour dans une maison sujette à cette servitude, y était mort au bout de l'année
. [Voltaire, L'homme aux quarante écus]Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés.... Et, parmi tant d'esprits plus polis et meilleurs, Il y croît des badauds autant et plus qu'ailleurs
. [Corneille, Le menteur]Le tout glacé, verni, blanchi, doré, Et des badauds à coup sûr admiré
. [Voltaire, Le temple du goût]
SYNONYME
BADAUD, BENÊT, NIGAUD, NIAIS. L'étymologie, du moins pour les trois premiers, montre les nuances. Le badaud est celui qui baye aux corneilles, qui s'arrête à toute chose, comme s'il n'avait jamais rien vu ; le niais, comme le jeune oiseau qui sort pour la première fois de son nid, est sans expérience, et, en quoi que ce soit, il ne sait comment s'y prendre ; le benêt est une créature bénite, simple, et qui fait ou croit tout ce qu'on veut. Le nigaud est celui qui s'attrape à toute chose, et qu'aussi par toute chose on attrape.
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